Cher démarreur

Salut les amis,
 
Notre beau programme Jonathan pour la période Juillet/Août a pris un sérieux coup de bambou... Nous sommes bien partis, comme prévu, le 1er Juillet pour ralier St Malo à Vannes.
Départ matinal le mercredi matin par mer calme et vent quasi-nul. Donc moteur...pendant 9 heures. Ce qui nous a permis de faire du rase-caillous au Cap Fréhel, de prendre quelques maquereaux, de nous retrouver au milieu d'une importante flotille de chalutiers au niveau du phare du Grand Léjon et d'arriver tranquillement à Bréhat pour un mouillage sympa dans l'anse de la Corderie.
Le lendemain, départ aux aurores, toujours par vent nul et mer plate. Nous prévoyons de nous arrêter aux Sept Iles, en face de Perros-Guirrec pour manger à midi et d'atteindre Roscoff dans la soirée.
Dans le courant de la matinée le vent rentre un peu et nous envoyons la voile (on en a un peu marre du moteur...) au début nous marchons à 5 noeuds mais progressivement le vent tombe et au bout d'une demi-heure nous remettons le moteur. Nous arrivons aux Sept-Iles vers 11h30 et je choisis de mouiller dans une petite anse à l'ouest de l'île Rouzic, toute blanche de Fous de Bassan. De loin on croirait le sommet de l'île couvert de neige, un spectacle rare.
Mais au moment ou nous coupons le moteur, une forte odeur de brulé nous alerte et de la fumée sort du compartiment moteur. Après analyse, nous constatons que c'est le démarreur qui a "cramé"... la tresse d'alimentation est fondue et la bakélite avec... Impossible de remémarrer le moteur. Le vent est nul. Dans 4 heures nous serons à marée basse et des caillous sont tout près... Nous prenons la décision de nous faire remorquer jusqu'à Perros-Guirrec ou nous arrivons peu avant basse-mer, amarrage inextrémis au quai de la Douane.
Dès le lendemain nous trouvons un démarreur à la casse et nous parvenons à nous dépanner en fin de matinée. Mais nous avons perdu pas mal de temps et nous avons une équipière à récupérer à la gare de Brest. Aussi nous partons en tout début d'après-midi pour faire un maximum de route. Nous arriverons à l'Aber-Vrach vers 1 h du matin et tout le monde est sur le pont (ils ont tous la trouille: il y a des caillous partout et en plus, nous avons un mal fou à localiser la bouée d'atérrissage... ). Accostage "laborieux" sur le ponton brise-lames pour quelques heures de repos.
Le lendemain nous décollons à 6 heures du matin pour profiter des courants dans le chenal du Four et nous arriverons à Brest, dans le tout nouveau Port du Chateau vers 13 heures. Juste le temps d'un confortable apéro et d'un somptieux cassoulet et nous pouvons récupérer notre équipière.
Après quelques courses au Shoppy de la rue de Siam nous repartons, au moteur, pour Camaret... Et c'est là que les choses se compliquent...
Alors que nous sommes à 1 mile de Camaret, le moteur s'emballe. Nous le remettons très rapidement au ralenti, mais dès que nous essayons d'embrayer, en avant comme en arrière, un bruit très désagréable se fait entendre et l'hélice n'est plus entraînée...Il ne nous reste plus qu'à finir notre route à la voile en tirant des bords. Arrivée en souplesse sur la digue brise-lame, avec l'aide, il faut le dire de nombreux plaisanciers qui ont cru qu'on aller écraser leurs beaux bateau de courses; ils ont vite abandonné l'apéro pour attrapper nos amares et freiner notre arrivée.
Nous étions samedi soir. Nous avons contacté deux chantiers mais ils étaient fermés jusqu'au lundi.
Nous avons mis à profit notre dimanche pour faire la visite de Camaret avec son typique chateau du 16ème, sa belle petite église sur le port et son cimetière à bateaux...et faire une belle randonnée de 4 heures, jusqu'à la pointe de Toulinguet (paysage magnifiques, des fleurs partout et juste ce qu'il fallait de vent et de soleil pour que la balade soit agréable).
Lundi matin nous avons la visite des deux patrons de chantier qui confirment notre diagnostic: le sail-drive est mort. En réalité, c'est la liaison entre le moteur et le sil-drive, un arbre cannelé, qui a perdu toutes ses dents... après 16 ans de bons et loyaux services...
Pour réparer, il faut sortir Jonathan de l'eau, mais Camaret ne dispose pas de grue assez puissante. Nous repartons donc à la voile en direction de Brest, cette fois au port de Moulin Blanc. Un bon vent d'ouest est là, force 5-6, et nous parcourrons les 12 miles en moins d'1 heures 30. Là nous sommes pris en charge par un Zodiac du port qui vient nous amarrer à l'intérieur de la darse nord.
Rendez-vous est pris et Jonathan est sorti de l'eau mardi matin à 8 h 20. Deux mécaniciens de Mécamar arrivent à 9 heures et se mettent immédiatement au travail. Il leur faudra 7 heures pour désaccoupler le sail-drive et l'extraire du bateau. Nous pouvons alors constater les dégats: la partie cannelée de l'abre primaire et la pièce femelle qui assure la liaison avec le volant moteur sont complètement "bouffés".
Après contacts téléphoniques, le sail-drive est envoyé chez Volvo à Quimper car ce sont les seuls aptes à intervenir.
Compte-tenu du week-end et du 14 juillet, Mécamar nous dit que le remontage ne pourra s'opérer que mercredi 15.
Nous décidons donc "d'abandonner le navire". Nous quittons Jonathan jeudi matin et prenons le train pour gagner St Malo ou sont resté nos voitures. La semaine de navigation du 11 au 17 juillet est annulée (je crois que l'équipage a trouvé une solution pour se consoler...)
 
Pour la suite: Je repars à Brest mercredi matin avec Jean et Yannick afin de suivre les travaux, effectuer les essais indispensables et remettre Jonathan en état de naviguer (c'est un peu le bordel à bord en ce moment). Nous faisons tout pour sauver le reste de la saison, mais le prochain équipage, celui de Gérard, devra partir de Brest. Si tu as la possibilité mon cher Gérard de poursuivre jusqu'à Vannes, Bernard en sera très heureux, mais si ça n'est pas possible, nous pouvons assurer les relais d'équipage au Moulin Blanc, la zone est riche en destinations de rêve: Ouessant, Sein, les Abers, Douarnené, Camaret, Morgat...sans compter la remontée des deux rivières l'Aulne et l'Elorne (je crois).
Je vous tiendrai au courant téléphoniquement, Gérard et Bernard, dès mercredi soir sur l'avancement des travaux.
 
Bonnes croisières à tous.   Bien amicalement     JJ

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

Commentaires

  • APRUZZESE  Tony
    • 1. APRUZZESE Tony Le 15/07/2009
    Merci Jean Jacques pour ce récit si précis que sans en connaître parfaitement les lieux, les images nous parviennent . Et tout cela dans des moments difficiles,Bavo!!!!
    Bon courage pour la suite.
    Tony
    Restant à votre disposition
    Sincères salutations
    APRUZZESE Tony
  • Gérard
    • 2. Gérard Le 15/07/2009
    Bonjour,

    La première semaine, du 18 au 24, je pré-positionnerai un véhicule à Lorient, où je pense amener Jonathan. Pour la deuxième semaine du 24 au 31, je ferai de même à Vannes.

    Amicalement
    Gérard
  • Didier CREVON
    • 3. Didier CREVON Le 15/07/2009
    Et bien quelle aventure .
    Le recit est si precis qu'on s'y croirait.
    Heureusement nous avons avec nous une bonne equipe de retraité très dispo .

    Courage les gars et merci pour votre devouement

    didier

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