Croisière dans les îles anglo-normandes du 29 août au 5 septembre. Chef de bord : J-J Boudy
Mercredi 29 août
Paimpol. Nous embarquons à bord de Jonathan à 18h30. Je fais connaissance avec Vincent et Léna sa fille (photo ci-contre), jeune bachelière âgée de 18 ans. Les autres membres de l’équipage sont Christine et Yannick avec qui j’ai navigué l’an dernier, et Jean-Jacques notre skipper. Chacun s’installe, puis nous nous retrouvons sur le pont pour notre premier apéritif, un rituel incontournable à bord de Jonathan. Le repas sera composé de pizzas et salade, comme d’habitude Jean-Jacques a déjà fait les courses et établi les premiers menus.
Jeudi 30 août
Nous levons l’ancre à 10h. La destination de la journée sera Jersey mais « histoire de nous remettre le pied marin », Jean-Jacques a prévu une escale à Bréhat, une île toujours aussi enchanteresse. C’est dans la crique de La Chambre que les marins mettent Jonathan au mouillage et que nous prendrons notre déjeuner. Il ne faut pas s’attarder car "pour atteindre Jersey, nous avons 40 miles marin à parcourir", nous a annoncé Jean-Jacques. Une longue navigation nous attendait effectivement. Partis à 14h de Bréhat, nous arrivons dans le port de St Hélier à 22h15. Pour la première fois, j’ai vécu une navigation de nuit. C’est beau mais un peu impressionnant ! Un peu de frisson, quand Christine au poste de vigie aperçoit une masse sombre toute proche de Jonathan. C’était un voilier très peu éclairé ! Un îlot rocheux non signalé a prouvé que la vigilance était de rigueur en mer et encore plus la nuit... Une fois le bateau amarré, la détente s’installe dans le carré autour de l’apéro pendant que saucisses, merguez et tchouchouka sont entrain de réchauffer. Après un repas bien apprécié, chacun se glisse voluptueusement dans son duvet.
Vendredi 31 août
Au petit déjeuner, Jean-Jacques nous propose un programme pour les jours à venir. Nous nous mettons d’accord pour passer une journée entière à Jersey, après ce sera Sercq, Guernesey, Alderney. Programme bien enthousiasmant ! Ce vendredi matin, nous partons tous ensemble dans la ville de St Hélier. J’aime cette ambiance de groupe où chacun fait profiter aux autres de ces découvertes : l’ancienne prison, les statues des typiques vaches de Jersey, le monument évoquant la libération de l’île, les citations amusantes en langue anglo-normandes gravées sur les trottoirs... La sortie se terminera par l’achat de magnifiques homards au marché aux poissons. Nous les dégusterons le soir accompagnés d’une mayonnaise maison faite par Yannick. Yannick, le raconteur d’histoires, le comédien, imitateur à merveille capable de nous offrir à lui tout seul des extraits de films qu’il connaît par cœur.
Samedi 1er septembre
Nous levons l’ancre à 10h et mettons le cap vers Sercq. Le déjeuner se fera à bord au mouillage du Havre-Gosselin. Puis, nous enfilons des tenues de randonneurs pour nous lancer à l’assaut de cette île prometteuse. Une vue sublime surplombant le Havre Gosselin s’offre à nos yeux dès le départ. Des petits chemins tranquilles nous mènent jusqu’au village et son « store avenue », ensuite nous cherchons « Sark Henge » petit site mégalithique de forme circulaire où nous nous attarderons pour faire des photos rigolotes. Jean-Jacques nous emmène jusqu’à Port creux, nous y trouvons une animation insolite avec la construction d’objets flottants de toutes sortes. Le retour à bord se fait vers 16h pour entamer la navigation vers Guernesey. Nous avons l’ambition d’y être arrivé à temps pour aller manger un « Fish and ship »et profiter de l’ambiance du samedi soir propre à cette île. Pari réussi puisque vers 21h30 nous sommes joyeusement attablés, et attaquons avec appétit les fameux « Fish and ship » arrosés d’une bonne bière. Nous espérions ensuite aller écouter de la musique dans un pub connu de Jean-Jacques, mais ce samedi soir là, point de musiciens. Retour à bord en chantant tout de même … mais du Brassens !
Dimanche 2 septembre
Une douce température règne sur Guernesey ce matin là. Du pont du bateau on peut admirer la ville de Peter Port. Chacun aura quartier libre, ce sera farniente, lecture, courses et shopping. Christine et moi achèterons des gâteaux pour fêter l’anniversaire de Yannick, Jean-Jacques amènera le champagne. C’est la fête ! Ce jour d’anniversaire entraîne Yannick dans des considérations « philosophiques ». Je cite sa pensée du jour « On reste trop souvent dans le pipi-caca, on a du mal à atteindre l’oméga. »
A 16h nous partons pour Alderney où nous n’arriverons qu’à 22h, les courants ayant considérablement ralenti l’avancée du bateau.
Lundi 3 septembre
Nous levons l’ancre à 9h15. Je ne verrai rien d’Alderney donc, mais j’en garderai une douce impression de sérénité dans le calme de ce tout début de matinée. On sait que la navigation va être longue puisque nous avons 40 miles à parcourir pour rejoindre St -Vaast la Hougue. Mais la météo est bonne, l’équipage est en forme. Yannick et Vincent se relaient à la barre, les conversations s’engagent sur le pont et le bateau avance bien. Comme à son habitude, régulièrement, Jean-Jacques sort de sa table à cartes pour indiquer les changements de cap où nous donner quelques infos sur notre vitesse, les courants. Ce matin là, à la façon dont il porte son regard bienveillant sur l’ensemble de l’équipage, je comprends que voir les autres « bien », le rend heureux. Nous passons le plus loin possible le raz Blanchard (passage entre Alderney et la pointe du Cotentin, réputé difficile). A l’heure du déjeuner, nous nous restaurons de sandwiches que Jean-Jacques prépare tranquillement dans le carré alors qu’un bon roulis agite Jonathan. Quand nous apercevons le phare de Gatteville, cela signifie que la côte est proche. Le village de Barfleur groupé autour de son église se dessine, et je devine le charmant petit port de Barfleur. Nous arrivons à St Vaast tranquillement, et à temps pour aller acheter huîtres, moules et crevettes. Après un apéro en compagnie de Daniel, un gars de chez Renault, passé nous faire un petit coucou, chacun s’affaire à préparer le plateau fruits de mer. Ce sera une très joyeuse soirée ! Yannick nous fera une impro que nous intitulerons » Neu-Noeil » Neu-Noeil étant un bonhomme que nous avions remarqué lors de notre sortie en ville. Tout en nettoyant son camion, il regardait passer le groupe, mais avec un regard de travers, d’où le nom de Neu-Noeil dont Yannick l’affubla, en inventant un vrai scénario qui rendra l’équipage hilare. Un moment d’anthologie à bord de Jonathan !
Mardi 4 septembre
La matinée se passe paisiblement à Vaast la Hougue. Certains iront faire un tour à l’épicerie Gosselin, un magasin réputé d’articles en tous genres : de la droguerie, quincaillerie mais aussi épicerie fine et spiritueux. A 14h 30 nous mettons le cap sur Ouistreham, port d’attache de Jonathan, et c’est seulement à 23h30 que nous sommes entrés dans le chenal de Ouistreham. Cette navigation longue de 9h restera gravée dans ma mémoire... La météo était bonne, le bateau filait bien. Nous avons même rallongé un peu la route pour passer aux îles St Marcouf. Nous avons beaucoup chanté à bord, Jean-Jacques nous faisant découvrir une très jolie chanson de Pierre Perret : « La grande ourse ». Ce qui m’a le plus impressionné, c’est la partie nocturne de la navigation. Difficile à mes yeux novices cette arrivée la nuit vers Ouistreham, destination empruntée par un grand nombre d’embarcations : ferries, bateaux de pêche et de plaisance. J’ai avoué après que pendant la dernière heure, je n’étais pas très rassurée. Toutes les difficultés que les marins avaient à gérer me paraissaient décuplées. J’ai admiré le savoir faire de Jean-Jacques et de Yannick notre second, et aussi le calme de Vincent, un peu stressé avouait-il, mais tenant bon la barre malgré tout. A minuit, après avoir amarré Jonathan dans l’avant port, nous préparions les pâtes à la carbonara. Ce repas pris à une heure insolite concluait une belle semaine de croisière .Les découvertes des îles et leur exotisme « so british », les longues navigations, cette convivialité toujours présente dans la vie à bord de Jonathan, en faisant toute sa richesse.
Mercredi 5 septembre
Après une courte nuit bien secouée par le roulis et le vent, nous rangions le bateau, et allions manger tous ensemble au resto. La météo maussade apportait sa touche automnale et tristounette. Mais l’échange de photo de notre super périple nous promettait de pouvoir se replonger dans cette belle aventure, si un brin de nostalgie se présentait.
Mireille Regnier
Date de dernière mise à jour : 23/10/2018
Commentaires
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- 1. Jean Le 14/10/2018
Mireille, que c'est bien raconté.
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