19-27 juin

Souvenez-vous, il y a un an, une équipe de Tamalou sous la conduite de Jean-Jacques partait de Cherbourg avec comme objectif : les mythiques iles Scilly. On connait la suite… la météo, les vents contraires, bref, des iles point mais une belle navigation le long des côtes sud-ouest anglaises.

Cette année, c’est un autre équipage qui s’y colle sous la houlette de Bernard. Et c’est ainsi que le 19 juin les membres de cette fabuleuse aventure se retrouvent sur les pontons de Cherbourg à charger notre Jonathan non sans avoir pris soin de déposer une voiture à Saint Malo port prévu pour notre retour. Il y a là de vieilles connaissances : Dominique et ses cannes à pêche, Alain et sa femme Anne-Marie, Joel, bien content de remonter sur un bateau et de reprendre la mer, Bernard et moi-même pour qui ce rendez-vous est pris pour cette destination depuis 31 ans. Cela ne nous rajeunit pas mais montre au moins une sacrée suite dans les idées.

20 juin au matin, pour notre départ le temps est beau mais le vent, comme par hasard plein ouest, c'est-à-dire dans le pif pour un direct les Scilly. Pour couronner le tout un avis de grand frais est annoncé pour la nuit prochaine et la matinée du lendemain sur les côtes anglaises. Nous sentons déjà, avant même de sortir de la rade que notre grand projet a du plomb dans l’aile.

Nous décidons alors de partir plein nord et visons Poole que nous atteignons après 11 heures de beaux moments de voile. Un bon vent plein travers, une mer belle mais petit à petit nous utilisons tous nos pulls et polaires car la température devient bien fraîche. Après tout cette croisière commence bien, nous sommes en Angleterre, nous passons les Old Harry Rocks dont les falaises ressemblent à Etretat et choisissons la marina de Poole la plus proche de la vieille ville, c’est aussi la plus chère et la plus chic et trouvons une petite place en bout de ponton, au milieu d’unités toutes plus grosses et pimpantes les unes que les autres. Nous sommes à l’abri et y resterons trois jours… Les Scilly sont définitivement abandonnées pour cette  année 

Trois jours de visites et de balades dans cette ville importante aux multiples facettes, à commencer par le vieux port et son quai au pied duquel nous sommes installés. Les anciens docks ont été transformés en magasins, restaurants, pubs dont un des plus anciens de la ville. Les rails sont conservés sur la chaussée pour rappeler le coté portuaire de ce quartier. Sur la rive opposée sont implantés des usines de construction de luxueux bateaux de plaisance dont les plus petits ne mesurent pas moins de 15 m. Un de ces navires est proche de Jonathan en cours des dernières finitions en vue de la prise en main par les propriétaires. Au moins une vingtaine de personnes s’activent, astiquent ce rutilant bateau qui s’illumine de mille feux la nuit venue. Le fond du port est barré par un des plus anciens pont levant encore en service en Angleterre. Au-delà d’immenses terrains en friche sont appelés à être construits.

Il existe aussi des quartiers très modernes à l’architecture très variée et qui ménagent des zones vertes et de loisirs, bref une ville très plaisante et vivante. On ne peut passer sous silence nos nombreuses dégustations de bières dans différents pubs de la ville.

Enfin, pour samedi un petit signe positif de la météo nous incite à quitter Poole et reprendre la mer.

Petit foc, deux ris dans la voile, moteur et bien entendu ce sacré vent d’ouest contre nous, hé oui, nous partons vers l’ouest, destination Weymouth. Nous naviguons prés de la superbe côte, tantôt falaises blanches, la Jurassic Coast, tantôt roches de toutes formes mais le clapot et la houle rendent la mer tout à fait inconfortable, à tel point que les 40 miles ont semblés bien longs.

La ville est en fête, les visiteurs nombreux, les places sont rares. La capitainerie nous place d’office à couple de deux autres bateaux français à un ponton flottant le long du quai principal, pratiquement au centre de la vieille ville.

‘ Attendez-vous à voir surgir dans les vieux quartiers des personnages des romans anglais du XIX ème siècle ‘ disent les guides touristiques et c’est vrai que cette ville de prés de 60000 habitants a su conserver son centre historique très typique.

C’est aussi une ville olympique puisque se dérouleront en aout les épreuves de planches et de voile. Nous avons d’ailleurs vu quelques entraînements de l’équipe de France et de Nouvelle Zélande.

Nos voisins français dont les bateaux portent les noms de Carpe Diem et Barbapapa sont basés à St Cast le Guildo. Ils naviguent ensemble et comme nous tentaient les Scilly sans y parvenir.

Le lendemain, dimanche le temps est magnifique et nous sommes pratiquement réveillés au son des défilés et fanfares militaires en tous genres. C’est ici un jour de commémoration de la victoire de la dernière guerre et les vieux uniformes et anciens véhicules militaires sont de sortie ; même un char est sur la plage.

3 grosses araignées de mer nous sont livrées à bord de Jonathan par le pêcheur tout content de faire ce geste mais qui refuse avec dédain les euros que nous lui proposons, il préfère les £.

Une longue visite de la ville et une pause pub concluront cette superbe journée.

C’est en compagnie de Carpe Diem et Barbapapa que nous mettons le cap sur Guernesey le lendemain matin et bien entendu, une course entre les 3 bateaux s’engage. Il faut dire que pendant 2 heures, jusqu’à la pointe de la presqu’ile de Portland, Jonathan est en tête, mais après…avec une allure au près, nous ne voyons plus que les tableaux arrière de nos 2 compatriotes. L’arrivée à Guernesey se fait sous les grains et c’est bien mouillé que nous nous amarrons dans l’avant-port pour la nuit, prêt à repartir.

Mardi matin, brume au départ et franchement brouillard autour de Jersey qui était notre destination pour la journée. Tant pis pour Jersey, finalement notre objectif est St Cast que nous atteignons en fin d’après-midi et profitons des bienfaits de cette jolie marina.

Mercredi matin, départ à nouveau dans le brouillard mais nous le verrons de dissiper à midi après avoir mouillé pour déjeuner le long de l’ile des Hébihens. Le retour sur St Malo fut notre dernière navigation de cette croisière mais pas la moins belle.

Jeudi matin, après avoir rangé et nettoyé comme il faut Jonathan, nous en prenons congé avec une petite pointe de nostalgie et en route pour Cherbourg pour récupérer nos voitures. Auparavant, petite halte chez un mareyeur (merci Bernard et Dominique) pour faire le plein de homards à bon prix et enfin dernier déjeuner dans un routier sympa sur la route. Un dernier arrêt à Isigny pour cette fois le plein d’huitres et c’est bien chargés que nous regagnâmes nos pénates.

Quant aux Scilly, elles nous attendrons bien encore un peu.