Croisière du 08/08 au 15/08 2021

Pour cette croisière, nous serons sept : Jean-Jacques, notre skipper, ses deux fidèles seconds Yannick et Wilfrid, Daniel dont je fais connaissance, et côté filles Nadine, Annie et moi.

Notre première navigation nous emmène vers l’incontournable Ile Chausey avec sa saisissante beauté qui frappe le visiteur à chaque arrivée. Nous resterons au mouillage sur la plage de Port-Homard. L’après-midi sera consacrée à une promenade dans l’île pour certains, et à une partie de pêche à pied pour d’autres. Pêche qui sera fructueuse et nous permettra de cuisiner un délicieux plat de pâtes aux coques et palourdes ! A préciser que le chef cuistot à bord c’est Wilfrid ! Nadine, elle, est pleine d’inventivité pour utiliser et cuisiner «  ce qu’il y a dans le frigo ».

Cap sur les Ecrehoux ! Possession britannique constituée d’un îlot principal où sont perchées quelques habitations et de nombreux autres îlets sauvages, le tout formant un très joli archipel aux eaux cristallines et aux plages de sable blond. « Vous aurez la sensation d’arriver aux Caraïbes » avait dit Jean-Jacques ! Et c’était exactement cela !

En fin d’après-midi, nous naviguons vers Portbail, port paisible qui nous offrira une bonne nuit sans aucun roulis, ni surveillance à effectuer.

Nous levons l’ancre assez tôt pour regagner le petit port de Goury, situé tout près du cap de la Hague. Notre navigation nous a offert la chance de croiser des dauphins. Quel merveilleux cadeau que d’admirer ces magnifiques cétacés nager si près du bateau, puis les voir plonger et ressortir avec grâce, et même entendre leur respiration.

C’est le nez de Jobourg qui nous fait entrer dans le paysage sauvage de la Hague. Nos marins positionnent Jonathan, non pas dans le port de Goury puisque la hauteur d’eau ne le permet pas, mais au mouillage juste avant l’entrée du port. Goury est un tout petit port, mais réputé pour sa station de sauvetage en mer, avec ses deux rails qui permettent au canot de la SNSM de sortir aussi bien à marée haute qu’à marée basse. L’après-midi, nous découvrons à pied, ce coin de la Manche qu’on appelle aussi la petite Irlande, avec sa lande,  et ses clos de pâture entouré de murets.

Nous arrivons dans le port de Cherbourg avec l’accueil, tout autant prestigieux qu’inattendu, de la patrouille de France. Se déroule pendant tout le week-end du 15 août, l’arrivée de la course Rolex Fastnet Race. Ce jeudi, la patrouille se livrait à un entraînement en vue de leur prestation pour les arrivées finales le dimanche. Dans l’après-midi, nous décidons de mettre cap sur Barfleur, avec la proposition de Jean-Jacques de faire une courte escale dans le petit abri du becquet, proche de Cherbourg. Lumineuse idée qui nous a offert l’opportunité unique d’assister juste au-dessus du bateau à un nouvel entraînement de la patrouille de France. Quel spectacle impressionnant, époustouflant que toutes ces figures effectuées par ces bolides des airs, figures qui nous semblent périlleuses mais parfaitement maîtrisées par des pilotes hors pair. Nous sommes tous scotchés d’admiration et ravis. La journée se termine en beauté par une navigation de nuit vers Barfleur. Un amarrage de jour m’impressionne toujours un peu mais une arrivée en nocturne me rend admirative devant la compétence de nos marins. Dormir dans ce charmant port de Barfleur que j’affectionne est un vrai bonheur… Mais en fin de nuit, j’avais la sensation de me rapprocher bien involontairement de ma voisine de cabine. Au lever, l’explication était donnée. Le bateau gîtait assez fortement côté bâbord dans la vase du « charmant » port de Barfleur. Pour le petit-déjeuner il a fallu attendre un peu que la « situation se redresse »

II est prévu de rejoindre Grandcamp, où nous arrivons en fin de matinée. La journée se terminera par l’accident cardiaque de Yannick, qui nous a tous fait terriblement peur, mais dont il s’en sortira bien après 15 jours d’hospitalisation. « Ses anges gardiens » dont il avait l’habitude de nous parler, ce soir-là, ont bien fait leur travail.

La croisière s’est arrêtée une journée plus tôt que prévue. Samedi matin, nous filions vers Ouistreham, après avoir eu les premières nouvelles rassurantes de Yannick dans la nuit.

Mais je voudrais revenir sur les notes que j’avais prises pendant la navigation du mercredi au cours de laquelle je m’étais installée seule à l’avant du bateau, bercée par les éléments. Pourquoi cette magie à bord de Jonathan ? Alors que les conditions de confort peuvent être qualifiées de spartiates, la vie à bord est toujours placée sous le signe de la bonne humeur. Comment expliquer cela ?

• Les plaisirs de la navigation forcément avec ses surprises, ses inattendus.
• Le contact permanent avec les éléments qui tonifient, revigorent, nous reconnectent à nous-mêmes, la beauté des paysages côtiers, des îles.
• Et peut-être, sûrement même, les piliers de l’équipage que sont Jean-Jacques, Yannick et Wilfrid avec leur humour, leur générosité qui emmènent tous ceux qui montent à bord dans cette belle joie de vivre. Une question me vient à l’esprit : quand Jonathan aura fini sa belle vie associative, que restera-t-il ? D’exceptionnels souvenirs d’aventures humaines tout autant que maritimes, mais définitivement terminées ? ou bien pourront-elles perdurer en prenant une autre forme ?

Mireille