Sem 25 - 30 sept

Dimanche 25 septembre :  Saint Malo

Nous  arrivons à 5 pour relayer les 9 personnes de l’équipage du week end précédent très ensoleillé.

Yannick, Dédé, Wilfrid, Jean Jacques et Claudine ont la lourde mission de ramener notre bon vieux

Jonathan à Ouistréham.  Nous passons une nuit au port des Bas-Sablons, près du Condor, toujours

 sous pression des moteurs. Pourquoi le Port de St Malo a-t-il décidé de mettre les bateaux de

croisière visiteurs au cul de ce quai à Ferry alors que tous les bateaux sur les autres pontons sont

des bateaux à quai toute l’année ??? Après un entretien avec la capitainerie, le ponton A  va sans

doute servir, en hiver, aux bateaux de pêche … pauvre ponton...

 Lundi 26 septembre : Saint Malo – Mont Saint Michel

 

Notre skipper Jean-Jacques caresse un vieux rêve : aller beacher au pied du Mont St Michel…

L’opération est délicate mais toutes les conditions sont réunies : coefficient de marée supérieur

à 90, mer calme, vent faible de secteur sud… L’équipage adhère au projet, Nous voici partis

pour une nouvelle aventure. Nous quittons St Malo en longeant la côte, par Rothéneuf, le fort

Duguesclin et la pointe du Groin. Nous atteignons Port-Mer, au nord de Cancale, après être

passé par le goulet de l’ancienne rivière entre la pointe du Groin et l’Ile des Landes, réserve

ornithologique. Mouillage sur coffre. Grand soleil. Dédé se baigne. Apéro comme il se doit,

repas dans le cockpit et, sans nous presser car nous avons le temps, nous démarrons

directement à la voile, route directe sur le rocher de Tombelaine. La mer passe du bleu

intense ce matin au vert dans la traversée de la baie pour virer au jaune doré à l’approche

des hauts fonds. Il nous faut être 1 heure avant la pleine mer au pied de Tombelaine soit 18 h 30. 

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La navigation est pointue car la mise en service du barrage sur le Couesnon a modifié les passes

entre les bancs de sable et le tracé recommandé sur les instructions nautiques n’est plus praticable.

Nous naviguons au sondeur et finissons par jeter l’ancre par 2,20 m de fond, sur l’arrière du Mont

St Michel, côté forêt, à 200m du rocher.

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L’archange nous domine de ses 120 m . Nous gonflons l’annexe très vite pour « bombarder » Jonathan,

le Mont et Jonathan, le soleil rasant, le site mystique et mythique… Nous profitons d’un silence religieux,

 interrompu de temps à autre par les cloches du cloître.

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Nous arrosons l’évènement : mousseux, pâté truffé, à la santé de tous, et de notre fidèle complice

Jonathan.  Petit à petit la mer se retire, le bateau descend et finit par toucher le sable mais le sol

n’est pas plat et Jonathan pique un peu du nez sur tribord. La nuit ne sera pas très confortable….

Le soleil se couche. Nous admirons le mont éclairé de bas en haut. L’instant est magique.

Nous savons que le lâcher d’eau du barrage se fera en pleine nuit vers 1 h 30 du matin et que

l’arrivée du flot vers 6 h du matin risque d’être sportive.  Coefficient de 115, marnage de près

de 13 mètres, la mer s’est retirée sur près de 10 km… Il est sûr qu’à la marée montante ça va

déménager…Nous décidons d’aller dormir un peu.

Mardi 27 septembre : Mont Saint Michel – Pointe d’Agon

 

Le lâcher du barrage n’a pas perturbé notre nuit. Juste quelques bruits d’eau mais Jonathan

n’a pas été atteint par la vague. Par contre l’arrivée du flot un peu avant 6 heures, donc en

pleine nuit a été d’une violence insoupçonnable… Arrivée par l’arrière la vague ne devait pas

être très haute, 50 cm peut-être mais le courant était terrible… et le bruit de torrent

impressionnant.  Le temps que l’équipage sorte des couchettes et monte sur le pont, Jonathan

avait pivoté de 90 °  et s’était couché sur le flanc tribord. La chaine d’ancre tendue à mort

sur l’avant, perpendiculairement à l’axe du bateau, dérapait de temps à autre, puis c’était

le cul du bateau, puis à nouveau l’ancre et ainsi de suite pendant un temps qui nous a paru

interminable… 15, 20 minutes peut-être et nous nous sentions complètement impuissants…

Pas paniqués car nous savions que derrière il y avait de l’eau à courir, pas de rochers et que

Jonathan était solide… mais la nuit aidant et notre incapacité à agir généraient une angoisse

certaine. Une certaine euphorie aussi à l’idée que nous vivions un moment exceptionnel.

« C’est pas un cheval au galop qui nous est arrivé dessus nous dit Yannick…mais une horde de

bisons en furie »… Au bout d’un moment Jean-Jacques propose qu’on aille tous à l’avant

(il aurait pu y penser plus tôt cet idiot…) et en effet, dès que l’arrière de Jonathan a été

soulagé, il a pivoté complètement et s’est mis dans le sens du courant. Le calme est revenu

à bord. Petit déjeuner dans le jour naissant pour nous remettre de nos émotions et attendre

la pleine mer. Puis, départ au moteur, sans encombre en direction de Chausey. A l’analyse des

données GPS nous constatons que notre dérive nocturne aura été de 300 mètres et que nous

nous étions rapprochés à 50 mètres de la petite chapelle… Quand même…                       

By-by  le Mont St Michel !!!!!!!!!!

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Nous arrivons à Chausey et allons jeter l’ancre à Port Homard, au pied du château Renault.

Nous profitons de cette grande marée pour faire un coup de pêche à pieds.  Paysage lunaire

derrière la première rangée de rochers et grande étendue de pêche ou nous n’allons jamais.

Au bilan, une belle cuisine de palourdes, praires, coques et amandes…

Pour les faire dégorger, nous les mettons dans une « pouche » grillagée que nous trainons

derrière Jonathan jusqu’à notre prochaine escale : la pointe d’Agon. Belle navigation à la voile

dans du petit temps… « Que du bonheur » comme dirait Dédé. Nous entrons sous voile

dans la baie d’Agon et trouvons une bouée idéale en face de Regnéville / Mer. C’est celle

du responsable du port qui y amarre son bateau de 17 tonnes. Après la nuit passée nous

sommes méfiants. Le coefficient de marée est encore de 112, il faut donc nous attendre à

de forts courants. Coucher de soleil magnifique sur la pointe d’Agon.

Mercredi 28 septembre : Agon- Jersey

Le réveil est mouvementé car le mascaret est fort, mais sans commune mesure avec celui

d’hier. Une bonne claque sur l’arrière puis pivotement en deux trois soubresauts pour se

mettre dans l’axe du courant et l’affaire est dans le sac. En route pour Jersey mais…au moteur.

Temps magnifique mais pas de vent. Nous arrivons à St Hélier à marée basse et nous mettons

au ponton d’attente. Après l’apéro et un bon petit repas nous débarquons pour quelques courses

au Duty-Free. Puis nous allons au vivier nous approvisionner en homards (13 pounds le Kg, nous

aurions tord de nous en priver). La Marina ouvre enfin ses portes, nous pouvons enfin recharger

nos portables et appareils photos et surtout prendre une bonne douche. Nous faisons à St Hélier

une rencontre insolite : Deux gars sympathiques, Nans et Mout se sont lancés un défi… Partir ‘à

poils’ de Dinan ou ils se sont fait déposer dans un bois par des amis, sans argent, sans vêtement

sans rien qu’un petit baluchon à carreaux blancs et rouges (brosses à dents et batteries des

caméras), avec pour objectif d’aller prendre le thé chez un lord anglais… Séduits par leur projet

nous acceptons de les embarquer pour faire Jersey è Guernesey. Rendez-vous est pris pour le

lendemain à 8 heures. Notre dégustation de homards avec mayo montée par Wilfrid fut un régal

(Yannick et Wilfrid étaient partis la veille mendier une cuillerée de moutarde sur un bateau à

coté, nous en manquions) Leur quête fut fructueuse, le repas délicieux. Nuit plus que tempérée,

silencieuse au cœur de la ville.

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Jeudi 29 septembre : Jersey- Guernesey

Huit heures, nous retrouvons nos deux aventuriers. Un sens du contact extraordinaire, 5 minutes

après leur arrivée ils nous appelaient tous pas nos prénoms, et ils vont participer à toutes les

tâches du bord. Nans et Mout expliquent en détail leur concept d’émissions futures. En fait la

boite de production qui leur fait confiance leur a fourni du matériel de professionnel. Ils n’ont pas

fait d’études de cinéma, mais sont ingénieurs en génie civil. Ils ont 24 et 25 ans, ils sortent de

la même école. Ils veulent voir s’ils  peuvent réussir leur vie en s’amusant. Ce sont des Y, notre

nouvelle jeunesse diplômée, qui veut vivre sans contrainte et avec un max de plaisirs en tous

genres. Ils se filment, nous filment, nous serons acteurs avec eux, de leur œuvre d’un jour  sans

aucune répétition. Une journée sur Jonathan pour partager chants, navigation, repas, « plonge »

et galipettes dans le port de Guernesey. Ils veulent prouver qu’en partant de rien, sans argent,

juste par leur gentillesse, leur disponibilité, leur sens du contact  ils peuvent arriver au bout de

leur projet un peu fou. Ils ont envoyé un mail à JJ. Aux dernières nouvelles, ils on réussi leur pari

et le film de leur exploit est en cours de montage. Ils nous informerons de la sortie du film.

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Après les avoir débarqués à St Peter, nous partons visiter la ville dans la soirée. La marée de 112

est impressionnante dans la ville de St Peter. A pleine mer le bassin déborde sur la route et les

bateaux se trouvent au-dessus des voitures…Surprenant.

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Nous faisons une petite sortie au pub « Le Bœuf et le Coq », juste dans le bas de la rue de

Hauteville (la rue ou se trouve la maison d’exile de Victor Hugo). Il nous avait été recommandé

par Gérard, nous vous le recommandons à notre tour : Beau cadre, ambiance irlandaise avec

groupes de chanteurs qui se succèdent…Un vrai régal !!! (Pour Dédé: que du bonheur !!!). 

Vendredi 30 septembre : Guernesey – Cherbourg

Départ matinal car il y a le Raz Blanchard à passer et avec un coefficient de 110, il vaut mieux

se présenter au bon moment.Toujours grand bleu. Mer belle mais pas assez de vent. Donc,

grand-voile et moteur. L’île d’Aurigny surgit de la brume et grossit rapidement sur l’horizon.

Le raz Blanchard est, comme à son habitude semé de « marmites géantes ». Le courant est

très fort et nous faisons 12-13 nœuds sur le fond. C’est tambour battant que nous terminons

cette croisière car Claudine devait prendre un train  à 13h46 à Cherbourg.  Malgré tous nos

efforts elle le loupera de quelques minutes. Elle prendra celui de 17h ce qui nous laissera

le temps de prendre un apéro et faire une dernière petite bouffe ensemble en nous remémorant

les temps forts de cette semaine.

Que de souvenirs et d’émotions en 5 jours !!!A bientôt pour de nouvelles aventures sur Jonathan.

                                               Claudine et Jean-Jacques

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Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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